Tout est prêt, les hommes, les vtt, les éclairages avec les magnifiques lampes Hope, et la non moins magnifique assistante. ;)

La météo est avec nous, il fait beau et chaud, pas trop de vent.
Nous ne sommes pas stressé, notre seul objectif est de terminer et de prendre un maximum de plaisir à participer à cette course de dingue.
Donc toutes les conditions sont réunies pour que tout se passe à merveille.


18h00, le départ est donné. Délicat de faire passer 60 vtt dans des rues minuscules sans que la circulation soit arrêtée. Mais l'ensemble des coureurs traverse le village tranquillement, ce n'est pas parti fort.
Le premier col arrive vite, dès la sortie de Saillans. Le rythme est quand même présent. Devant ils doivent appuyer fort sur les pédales maintenant.

Nous nous calons tranquillement dans notre rythme, un poil fort sur la route, mais dès que la piste est la, nous sommes bien. Ca rigole, ca blague. Mais seulement entre nous car déjà les écarts sont importants. 5 équipes sont derrières nous. Nous avançons bien, sans perdre de temps en arrêts inutiles. Le premier col est passé. Tout est parfait. Nous sommes dans les horaires prévus. Bertrand et Bruno sont 10' devant. Les participants randos ont laissés des traces, le sentier après la Rochefourcat est bien creusé.

L'équipe devant nous est à 5 minutes, les premiers à 40'. Normal.
La descente sur St Nazaire, un peu technique est vite avalée. Nous rattrapons une équipe mixte. Nous arrivons sur St Nazaire dans l'horaire prévu, à la minute prêt.

1er ravito, Laure est la, 2 autres équipes également. Bertrand et Bruno sont 15' devant. Bertrand a cassé sa chaîne.
Nous repartons rapidement, 6 équipes sont derrière nous. L'équipe mixte est avec nous. Le mec roule fort devant, attend sa copine et repart fort. Quand il y a un poussage, il descend lui prendre le vtt. Va t'elle faire le raid toute seule?
Puis nous tombons sur Bertrand qui répare sa chaîne. Encore cassée. Il prend le temps de bien la réparer. Nous le laissons, il n'a pas besoin de nous. Bruno redescend pour savoir ce qui se passe. Ils n'étaient pas ensemble? Ils nous doubleront rapidement, Bruno roule très fort, Bertrand un peu moins visiblement.

La nuit commence à tomber, le paysage est magnifique. Le couché de soleil sur les montagnes est vraiment beau. Mais il reste au moins 15' avant d'allumer les éclairages. Cette partie avant la Motte se passe bien, le rythme n'est pas fort, mais nous ne perdons pas de temps, et ce rythme devrait nous permettre d'arriver au bout.

La descente sur la Motte est la, la nuit aussi. Nous mettons les vestes, allumons les éclairages et c'est parti. Avec la lampe Hope, je descend aussi vite qu'en plein jour, mais je préfère attendre Fred. Il descend bien, je suis content, nous ne perdons pas trop de temps. Nous avons 15' de retard sur l'horaire, sûrement du au rythme "tranquille". Mais Bruno et Bertrand n'ont que 15' d'avance, donc nous ne sommes pas largués.
Nous avons doublé une équipe féminine dans la descente, et au ravito de la Motte, 3 équipes sont la. Nous prenons un peu plus le temps de manger, surtout du salé, et de remplir la poche d'eau, puis nous repartons.

7 équipes sont derrière nous. Nous attaquons la très longue montée pour rejoindre Establet, un coup de cul de 750D+. Mais nous sommes super bien, et avec notre rythme tranquille, nous n'avons pas peur d'affronter cette bosse. Fred me dit qu'il a mal au bide. Ca fait 5h que nous roulons, le sucre doit lui brûler l'estomac, c'est pas étonnant. Il serre les dents et nous continuons notre ascension. Le rythme ne faibli pas, cette côte sera qu'une formalité.

Mais Fred a de plus en plus mal, il souffre vraiment. Il pense à une indigestion. Il s'arrête, essaye de gerber, mais rien ne sort. Il marche un peu, je pousse les 2 vtt. Impossible de reprendre l'ascension en roulant, la douleur est forte et il sent qu'il perd ses forces. Nous montons à pied. Nous rattrapons une équipe. Un équipier est lui aussi très mal, indigestion…
Nous continuons, puis une équipe nous double. Et l'équipe avec le malade nous double également. Le gars à vomi, il va beaucoup mieux. Fred essaye alors de vomir, et fini par y arriver. Un bon signe, enfin! Nous continuons à pied, il essaye de se nourrir mais sans succès.

Une autre équipe nous double, puis les motos arrivent. Nous sommes les derniers, les autres équipes ont abandonné au ravito de la Motte. Au courage, Fred avance, il est vraiment au bout de ses forces. Mais le sommet n'est pas loin, et avec la descente, et s'il arrive à se nourrir, il peut retrouver des forces et finir. L'espoir est toujours présent.

Donc nous montons et atteignons enfin le col. Un peu de plat montant pour atteindre la descente et hop, un grand coup d'éclairage Hope et on est en bas. Sauf qu'en bas, à 1h30 du matin, c'est fermé pour la suite (depuis 1h15). Nous le savions, rejoindre Valdrôme semblait peu probable…
Mais qui voit on sortir d'une voiture? Notre Bruno champion du monde!!! Bertrand semble lui aussi avoir subit une sorte d'indigestion après le ravito. Il a été de suite scotché et dans l'impossibilité de continuer à rouler. Donc nous sommes bon pour rentrer à Valdrôme en voiture, notre assistante étant bien sur présente aux endroits ou on s'y attend le moins.

Nous pourrons repartir pour la 2ème étape, avec une pénalité, mais toujours classé.
Repas, qui passe moyen pour Fred, pas beaucoup plus pour moi, douche, dodo à l'arrache dans le garage à dameuse, et on est prêt pour repartir. Fred arrive à se nourrir un peu mieux. L'espoir renaît. Bruno s'arrête, Bertrand partira avec les randos.

Fred avance bien, il passe les bosse en roulant, c'est motivant! Nous atteignons le ravito sans trop de mal, Fred arrive à se nourrir, à passer quelques raidards sur le vélo. Génial! Un col et une descente plus loin, il nous reste 15 km et 700D+ à faire, et nous sommes largement dans les délais. Gap est à nouveau un objectif atteignable.

Mais voilà, Fred a utilisé tout le jus qu'il avait réussi à faire durant la courte nuit, et maintenant, il est cuit! Au courage nous continuons, petit à petit nous gravissons le col, nous serons dans les délais, mais le moral est au plus bas pour la possibilité de rejoindre Gap. La tristesse n'est pas si grande, car nous nous sommes battus. Fred a tout donné, il a été très courageux et combatif, mais avec un tel parcours, il fallait avoir aussi un peu de chance pour pouvoir finir.

Tranquillement nous atteignons la fin, aidé par les copains présents sur la rando. Nous sommes la dernière équipe élite à finir à Lus, toujours dans la course, mais nous ne repartirons pas. Fred est complètement épuisé. Et la dernière étape aurait été une randonnée pédestre, pas une course de vtt.
Fred reste quand même sur Lus pour faire la dernière étape le lendemain avec les randos, et moi je quitte l'épreuve pour en finir avec les courses longue distance. Enfin, disons que je fais une petite pause.

Pas de regrets, nous avons joué, nous avons perdu, mais au moins nous l'avons tenté.