C'est une première pour moi, une rando en vélo de route.
Après mettre inscrit à la Roger Pingeon le 1er avril, je voulais faire une sortie organisée plus tranquille.
Ce brevet tombait à pic (infos ici).
Objectif, essayer de comprendre comment ça roule dans le peloton, les stratégies, les sensations, les codes...

Après une semaine plutôt light en intensité, je suis en pleine forme et motivé. Il fait beau, pas de vent, les conditions sont parfaites.
Les 49 premiers km sont neutralisés, cela nous permet de monter dans les Cévennes en paquet, tranquillement. Déjà rien que ça j'adore. Rouler à 40km/h sans forcer, en tapant la discute, c'est grisant! J'aurais roulé comme cela toute la journée.
Mais je ne suis pas trop à l'aise quand je suis au milieu du peloton, je préfère être sur le bord. Même si c'est grisant, la vigilance est au maximum. Je suis parti avec l'idée de faire une sortie tranquille, rouler au plaisir, faire les 120km et prendre de l'expérience. Donc suivre le paquet et rester tranquille.

Cela fait 1h20 qu'on roule, on dépasse Sauve, direction Durfort et le rythme augmente. Je ne sais pas si on est toujours dans la partie neutralisée. De suite le cardio monte, des avions me dépassent, des gars sont à l'arrêt. Surtout ne pas se faire lâcher, alors je fais l'effort pour rester coller au gros paquet de devant. Pas le temps de me retourner pour voir comment c'est derrière. Je suis déjà au seuil SV2.
Je continue l'effort, je verrais bien, je lâcherais un peu plus loin.

On passe Durfort, le rythme devient plus cool avec la pente qui grimpe. Et sans trop le vouloir je remonte facilement à l'avant du paquet. Je dois être dans les 10-15.
La bifurc est la, le long parcours à droite (145km), le petit à gauche (120km). On doit être un groupe de 15-20, je suis plutôt devant, toujours à faire gaffe à la roue à sucer. Le rythme redevient cool, je récupère, je souffle et je m’aperçois que j'ai oublié de m'alimenter. J'ai juste bu de l'eau et une boisson sucrée. Mais la pente s'accentue et j'ai pas le temps de manger une barre.

C'est parti! Gros rythme, je suis à bloc, certains laissent partir, je remonte et me retrouve 3ème du groupe. Mais j'ai rien demandé moi! Le cardio monte, je tiens le coup, je lâcherais plus tard. Derrière ça gueule, ils demandent aux premiers de baisser le rythme.
Je suis au taquet, la pente est forte, on traverse le village de Monoblet, et je fini par lâcher (cardio à 98%). Ils sont une petite dizaine à partir, derrière moi personne. Alors je roule à mon rythme à SV2, et première satisfaction, j'ai lâché mais je ne me suis pas effondré. J’aperçois 2 gars plus loin qui ont explosé, je les récupèrerais plus tard. Je continue mon ascension à SV2, et 2ème satisfaction je tiens bien à ce rythme (cardio à 92%). Il faut absolument que je refasse un test à l'effort maximal, la dernière fois mon SV2 était à 88%.
J'arrive au ravito, fais le plein des bidons et mange enfin. Je serais bien resté plus longtemps mais les premiers repartent déjà.
Je pars 2 minutes après eux et ce sera la course dans la descente pour rentrer. Dans la descente c'est énorme! Je roule à bloc et remonte sur une dizaine de gars. La route remonte sur une centaine de mètre et je passe la bosse à bloc en danseuse. Grosse sensation de puissance, rhaaa c'est trop bon!
La descente est finie, je reviens sur un gars avec de grosses cuisses, je pense que je vais souffrir sur le plat à le suivre. Les premiers sont 500m devant. On se relaye, on doit être à 40-45km/h et me demande combien de temps je vais tenir. Sur un relai un peu long pour moi, je me relève pour laisser passer le gars et personne, le gars a sauté! C'est bizarre, ce ne devrait pas être l'inverse?

On revient sur les premiers à St Hippolyte du Fort à la faveur de la traversée de ce gros village. Ouf! Car la suite est très roulante et vaut mieux être bien accompagné. On sort du village direction Pompignan et ça roule fort! Je discutais avec mon compagnon de route et je m'aperçois alors que tous sont en file indienne sauf moi! Merde, je force pour rien. Je rentre alors dans le rang.
Et ca va souder comme ça jusqu'à Pompignan. Et c'est la révélation. En prenant part aux relais, je comprends que je suis à l'aise. Un trou se forme et je saute dedans, un gars prends quelques mètres d'avance et je comble le retard.
Une bosse arrive et le groupe se coupe en deux. Etant dans le 2ème, je fais de suite l'effort pour revenir. Et juste avec une accélération je remonte. Je crois rêver. Jamais je n'avais roulé avec autant d'intensité et aussi vite. Et surtout ce qui m’impressionne c'est que j'enchaine les efforts et je ne sens pas l'épuisement venir.
La côte de Pompignan est la, est cette fois ci je compte bien ne pas lâcher! C'est pas long, environ 8'. Je reste bien dans les roues et prends pas d'initiative. 3 gars sont partis mais personne n'a cherché à suivre. Ils font rapidement le trou. Ne rien lâcher, serrer les dents, le cardio est à 96%, ça tiens toujours.
Puis un gars en tête du groupe commence à sortir, un 2ème s'accroche, un 3ème, merde si je ne fais rien je suis largué. Je fais l'effort et je recolle. Je tiens toujours.
La route monte toujours et le cardio aussi, 98% puis 98,5%, rhaaa j'en peux plus, je lâche! Arf, à juste 500m de la fin de la bosse. Pas grave, c'est déjà bien d'avoir fait l'ascension ainsi. Je fini sans m'effondrer, souffle un peu au sommet et part à la poursuite des gars de devant. Ils se sont attendus et j'arrive à les rejoindre rapidement.
Quelques stats pour cette côte : 127m d'ascension, 2,8km, 7'45", 980m/h de vitesse ascensionnelle et environ 295W de moyenne. Mon précédent chrono est explosé, et avec 90km dans les jambes!
Le plat sur le plateau de l'Hortus sera avalé à 40km/h de moyenne, le groupe (10-15) s'organise bien et la encore je trouve l'exercice facile. Si un gars force trop il se fait jeter, des "relève!" fusent. Je fais la descente sur Valflaunès à mon rythme, juste un gars passe devant et relance fort en sortie d'épingle. Un ancien pro fait aussi l'effort mais se relève rapidement (ce gars aura fait cela toute la fin de sortie, exercice particulier?).
Nous roulons toujours en groupe et manquons la bifurc à l'entrée de St Mathieu direction Assas. Le temps de s'en apercevoir et de revenir, le groupe est éclaté. Nous roulons alors à 25 pour les attendre. Je mange un bout tranquillou, il reste 15km faciles, et l'épuisement n'est toujours pas la. Le groupe se reforme et la machine est relancée et bim une crampe au mollet droit! Ouille, je me relève, m'étire, roule doucement et serre les fesses. J'espère rentrer tranquillement. Je reviens sur 2 gars qui ont eux aussi lâché et nous ferons la route ensemble à rythme moyen jusqu'à la fin. La crampe est partie et ne m'aura pas inquiété le reste de la journée.

125km, 32km/h, 3h52, 160 puls de moyenne (82%), 171 puls de moyenne après la neutralisation. Je n'en reviens toujours pas d'avoir pu rouler ainsi toute la sortie (après la neutralisation). C'est incroyable! L'entrainement fonctionne, mais n'ayant jamais roulé à de telle intensité, je ne pensais pas être si facile. Il me manque de la force pour être mieux dans les bosses, et surement du travail en intensité. Bon après surement que le niveau n'était pas trop relevé, et ça on le verra rapidement le week end prochain à la Pingeon.


Pour la Pingeon, ca va surement partir très fort dès le départ. Je vais essayer de faire l'effort pour rester dans le coup (prévoir un échauffement avant le départ), jusqu'à Arboras seulement. Pour la montée du col du Vent, je reste à 180 puls, puis une fois en haut ca dépendra des autres. Et ensuite flairer les bons coups.
Le petit dej est validé, crème sport dej d'Aroche dopé avec du chocolat en poudre et du miel, café, tartine de pain avec confiture de marron.
Prendre des topettes pour manger facilement et rapidement. Je m’arrêterais surement pour faire le plein d'eau au ravito.
Et repos d'ici dimanche, juste 2 ou 3 sorties d'1h tranquillou.